Les Sciences cognitives

En guise de préambule pour notre catégorie sur les sciences cognitives, je souhaitais vous faire part d’une lecture très enrichissante sur la genèse de ces dernières.

Ecrite par un docteur en ingénierie informatique, également philosophe. Jean Gabriel Ganascia est un éminent scientifique qui a créé et dirigé le programme de recherches coordonné baptisé « Sciences cognitives » pour le compte du ministère de la recherche ainsi que le groupement d’intérêts entre ce ministère, le CEA, l’INRIA et le CNRS. 

Rappelons dans un premier temps ce que sont les sciences cognitives

Le mot cognitif vient du latin cognoscere, qui signifie connaître. Les sciences cognitives décrivent donc tous les processus physiologiques et psychiques qui permettent à notre corps et notre esprit d’apprendre à connaître. 

Ces sciences sont au carrefour de plusieurs sciences dures, sociales ou appliquées telles que les neurosciences, la linguistique, l’informatique, l’anthropologie et la psychologie. 

@Wikipedia

Dans ce livre, l’auteur s’intéresse en premier lieu, aux origines des sciences cognitives loin dans le passé notamment avec les premières machines de Vaucanson qui illustraient certains processus physiques et physiologiques du vivant. 

Puis les premières machines  téléologiques (dont le but est une fin en soi) dites à rétro-action tels que le four ou le réfrigérateur furent créees. Le procédé de rétro-action est un principe issu de l’électronique, qui veut que la différence entre la valeur de sortie (température du frigo) et la température voulue en entrée entraine une régulation ou une action. 

L’ancêtre officiel des sciences cognitives a pour nom la cybernétique et a été fondée par Norbert Wiener en 1947. Elle regroupe : simulation, rétroaction, information et a pour but l’étude des phénomènes physiques, sociaux et biologiques. De cette discipline on retiendra notamment la première modélisation des synapses et du neurone artificiel par Donald Hebb auxquels étaient affectés des coefficients numériques illustrant un mouvement : le connexionnisme.

Comparaison Neurone et Synapse de Hebb ici à droite

En parallèle, les premiers ordinateurs furent conçus et cela changea drastiquement la donne. En 1957 naquit au collège de Darmouth : l’IA ou l’intelligence artificielle dont l’approche va être d’assimiler le comportement psychique à un traitement de l’information. 

Peu de temps après, les philosophes cognitivistes formulèrent un concept novateur : le fonctionnalisme calculatoire. Une analogie entre la machine et l’humain fut établie : le hardware étant notre cerveau, le software notre psychisme et les états de la machine nos états mentaux. 

En 1980 avec l’avènement des neurosciences qui commencèrent à décrire les processus cérébraux par l’étude des neuromédiateurs qui agissent dans les liaisons synaptiques entres nos neurones, le neoconnexionnisme émergea et résolut beaucoup de problèmes.

Dans une deuxième partie le livre explique que les sciences cognitives sont au centre de trois pôles : psyché, cerveau et société. Il y décrit le concept de fonction qu’on retrouve dans beaucoup de sciences différentes et qui occupe une place centrale dans la cognition par exemple pour notre mémoire, nos sens, notre langage. 

Je vous conseille de lire ce livre si vous vous intéressez de près ou de loin aux sciences cognitives. 

Si vous n’avez pas peur de vous immerger dans plein de concepts, la finesse d’analyse de l’auteur vous permettra de mieux comprendre pourquoi les sciences cognitives sont fondamentales pour notre compréhension de l’humain dans le présent et dans le futur. 

Pour ma part, j’ai toujours été fasciné par tous les mécanismes physiologiques et psychologiques qui nous permettent d’apprendre à mieux connaître, ou mieux se souvenir.

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