Le Modèle OSI (Open System Interconnexion)

J’ai étudié le modèle OSI par curiosité au cours de mon premier cursus universitaire. Il représente un guide efficace pour la compréhension des communications électroniques entre deux ordinateurs notamment pour le binôme client/serveur. Ce modèle est vraiment pratique et vous le rencontrerez très certainement dès que vous souhaitez toucher au réseau.

OSI MODEL ©Electronicdesign

Il divise la communication réseau en 7 couches : 3 couches physiques ou matérielles qu’on pourra appeler les couches basses et 4 couches hautes qu’on appellera les couches logicielles. Dans cet exemple pour comprendre le chemin que les données puis les bits (binary (0,1) digit) traversent. Imaginons un utilisateur sur son ordinateur qui navigue sur Internet on l’appellera l’émetteur : partez du haut à gauche de l’image puis descendez jusqu’aux impulsion s électriques représentés par des bits et le lien physique pour arriver jusqu’au serveur qu’on appellera récepteur. Ce schéma se reproduit et s’inverse en boucle chaque fois que les deux ordinateurs communiquent. L’émetteur devient récepteur et vice et versa.

Si ce modèle est aussi utilisé c’est parce que comme son nom l’indique il vulgarise le fait que les ordinateurs et Internet est un monde ouvert (OSI veut dire Open System Interconnexion) dans lequel chaque fois que vous que consulter votre site favoris vous vous connectez à un autre ordinateur pour peu qu’on vous laisse y accéder par une porte (PORT (65 535 sur un pc)) selon un protocole défini et codé.

Ces protocoles vous les retrouvez lorsque vous cliquez sur un lien (HTTP) (Protocole de Transfert HyperText) ou lorsque vous établissez la connexion avec l’ordinateur distant. Le modèle OSI permet à peu près de classer tous ces protocoles dans les différentes couches :

OSI MODEL

HTTP est donc un protocole très haut au niveau de la machine, plus on se rapproche des impulsions électriques et plus on est bas niveau. Pour le protocole TCP/IP qui a son propre modèle plus ancien, il est divisé lui même en deux protocoles : TCP, Protocole de contrôle de transmission et IP, Protocole Internet. Ils ont été conçus pour fonctionner ensemble, pour cette raison on les associe souvent.

Pourtant on retrouve le protocole IP sur la couche 3 (Réseau) et TCP sur la couche 4 (Transport). Chaque couche a son propre lexique, dans les 3 plus hautes on parlera de données, au niveau transport de segments, au niveau réseau de paquets , au niveau liaison de trames et au niveau physique de bits.

Si vous voulez avoir un aperçu qu’Internet est un monde ouvert ouvrez une interface de commande et tapez « netstat » vous aurez la liste des communications établies entre vous et le monde, Microsoft si vous êtes sur Windows, Google si vous êtes sur chrome.

Amusez vous a tracer les IP avec un « tracert » (traceroute) avec l’adresse IP pour voir tout le chemin que traversent les électrons jusqu’aux différents routeurs mis en place par les entreprises de télécommunications. Utilisez un logiciel comme Wireshark pour une analyse poussée de tout ce qui se passe au niveau réseau de votre machine. Investissez dans un pare-feu très configurable et lisible.

Super Intelligence

Nick Bostrom

Ce livre d’environ 400 pages d’un éminent professeur d’Oxford est une thèse qui présente l’émergence d’une super intelligence sous la forme d’une Intelligence Artificielle qui prendra le contrôle inévitablement sur l’humanité. Compte tenu des progrès exponentielles des ressources computationnelles (Hardware, Internet) Elle part du postulat qu’un ordinateur calcule bien plus vite (proche de la vitesse de la lumière) que ne l’est le débit de transmission entre les neurones d’un cerveau humain.

La Super Intelligence pourra par exemple s’appuyer sur l’énorme patrimoine informationnel en ligne pour assoir sa domination. Si les premiers chapitres font l’état de beaucoup de concepts propres à l’apprentissage machine ou à l’apprentissage profond tels que la rétropropagation des gradients, les modules de markov cachés utilisés par nos assistants vocaux tels que Siri et Alexa ou encore les classifieurs bayésiens naïfs, la progression exponentielle des capacités du hardware et de nos connaissances sur la cognition nous permettra d’émuler dans un premier temps grâce à un ordinateur le cerveau humain et son fonctionnement. Première étape transitoire à la réalisation d’une machine super intelligente qui une fois développé cherchera à assurer sa survie.

Si les conjectures sont parfois délirantes (colonisation et prise de possession de toutes les ressources terrestres et spatiales par cette nouvelle entité), elles ne sont pas farfelues pour autant.

Une fois que la super intelligence sera créée, elle apprendra plus vite que n’importe quel être humain ou autre machine et même dans un scénario multipolaire dans lequel d’autres travaux seraient entrepris sur d’autres continents pour parvenir à cette fin, l’avantage décisif pris par la première qui émergera fait qu’elle s’imposera sûrement comme un singleton : Elle cherchera à être la seule. On comprend mieux la multiplication des financements par les Etats-Unis et la Chine dans le domaine de l’IA.

Vient alors une très grande partie sur la façon dont on pourrait réduire ce risque en régulant la super intelligence par des mécanismes de contrôles (confinement, pièges) ou l’implémentation de valeurs. Pour autant l’auteur est assez pessimiste sur nos chances de réussite de par la complexité pour des informaticiens d’inculquer un sens moral adéquat à la machine pour la préservation de l’humanité mais aussi car en tant qu’entité super intelligente elle chercherait par nature à y échapper.

Je recommande vivement ce livre à tous ceux qui s’intéressent de loin ou de près à l’intelligence artificielle. La multiplicité des concepts évoqués sont très bien résumés en fin de chaque chapitre. Il a le mérite de poser de nombreuses questions au moins au niveau éthique.

Et si ces recherches plutôt que d’être portées par des intérêts étatiques étaient plutôt réservés à des organisations supranationales telles que l’ONU dont le but est de régler les conflits et préserver la paix dans le monde ? La question a le mérite d’être posée.